A l’aéroport, nous sommes accueillis par Joel qui brandit une super pancarte et un drapeau français : quel accueil mes amis, quel accueil ! On ne pouvait pas le louper.

 

Joel est un taïwanais qui connaissait vaguement Carol, notre correspondante, et qui a fait l’université de français. Il veut profiter de notre séjour pour parler un peu la langue qu’il ne peut plus pratiquer depuis qu’il est rentré de notre cher pays natal, dans lequel il avait fait des petits boulots dans des fermes, histoire de découvrir notre culture.

Il se débrouille très bien et la communication en français est super fluide. Il nous apprend qu’il a fait 1h de trajet et 40km pour venir nous chercher à la sortie de l’avion, qui je le rappelle arrivait à 7h du matin.

– Dis moi, les taïwanais se lèvent tôt habituellement pour que tu viennes nous chercher à cette heure-ci ?
– Non non, on est plutôt des flemmards habituellement ! *rire*
– Du coup c’est super sympa de venir nous chercher comme ça tu sais ?
– Non non ce n’est rien…

Bon vous voyez le topo, ça fait une bonne première impression niveau hospitalité !

 

 

Il nous conduit donc à notre appartement et on en profite pour admirer le paysage de la banlieu de Taipei : une sorte de mix bizarre alternant champs presque vides, appartements miteux, appartements en construction, temples posés au milieu de nul part, petites maisons individuelles, grosses usines et bien sur toujours les montagnes majestueuses en arrière-plan qui façonnent l’horizon.

La circulation se fait de manière plus ou moins anarchique, mais ça reste raisonnable et avouons-le, je m’attendais à pire. Ils ont la bonne idée d’avoir des minuteurs sur les feux rouges pour les voiture, et sur les feux piétons verts. Je trouve que c’est une bonne idée.
On arrive enfin dans la rue ou habite notre hôte, et là, bam, typique pile comme on imaginait ! Une sorte de petite rue avec plein de panneaux aux murs remplis de caractères inconnus, plein de scooters garés un peu n’importe ou, et des climatiseurs sur chaque fenêtre d’appartement (n’oublions pas qu’il est alors 8h et qu’il fait déjà 24 degrés ici, à mon plus grand bonheur).

On est accueillis en grande pompe par notre ancienne colocataire belge, qui nous fait monter. On enlève nos chaussures à l’entrée comme le veut la coutume, et on se fait donner des sandales pour l’intérieur.

Première impression, l’appartement est super grand ! Moi qui m’attendais à un petit bouiboui, c’est une agréable surprise. Notre chambre bien que vide, est super grande aussi. Le seul bémol c’est l’absence d’aération et de fenêtre, et la taille du lit qui est absolument trop petit. Enfin rien d’insurmontable.

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On entend un chat miauler dans une des chambres : c’est ChowChow (« fier » en chinois… j’ai pas choisi), un chat d’appartement appartenant à notre seconde colocataire. C’est un chat racé chinois avec ses petites oreilles qui tombent. Il a l’air absolument traumatisé de passer sa vie dans 10 mètres carré, et de voir du monde tout à coup.

On a un peu pitié… On en parle à Carol qui accepte qu’on le prenne en charge, et on le laisse sortir dans le salon : faudra juste passer un coup d’aspirateur de temps en temps pour les poils, et penser à ne pas laisser la fenêtre ouverte sans la moustiquaire… Rien de bien méchant pour rendre un petit peu service au pauvre petit animal.

Le petit ami de Carol, Jason, se lève, et on nous propose d’aller prendre un petit déjeuner taiwanais. Super ! On les laisse commander pour nous, parce qu’on capte rien au menu (forcément), et on va manger au parc juste derrière. J’ai eu des sortes de raviolis fris et de la pâte de radis, avec une sauce sucrée-salée. C’était super bon ! Pour la boisson c’était une sorte de lait de soja aux cacahouètes. Hyper bourratif, et en plus je n’ai pas aimé, c’était trop écoeurant… J’ai laissé le soin à Louise de finir mon verre, pendant qu’on allait tous ensemble faire un tour au marché juste à côté.

Jason est super enthousiaste et super gentil. Il essaie de me faire gouter toujours pleeein de trucs. Au marché,  il  me fait gouter un thé qu’il vient de prendre en dégustation. Vert, manque de bol, j’aime pas trop ça. Pour ne pas être vexant je lui dit que je préfère le thé noir en lui rendant le gobelet. Ah ! Sans attendre. Il s’en retourne directement au stand et va me chercher une autre dégustation. Celui-ci est effectivement meilleur, et ça à l’air de rassurer Jason. Par contre même pas le temps de dire ouf que je me retrouve avec un autre gobelet dans les mains ! Pas de thé cette fois, c’est une sorte de gélatine qu’on boit avec une grosse paille. Ca a un peu le gout de sureau, et plus tard j’apprendrais que c’était de la grenade. Pas mauvais, même si je boirais pas ça tous les jours, surtout que la texture est un peu bizarre.

Bien repus, on va faire quelques courses, on va au temple à coté de la maison (super beau mais j’en parlerais une autre fois tellement y’a de trucs à dire sur la religion et la spiritualité par ici), et on rentre à l’appartement pour essayer de rattraper un peu de sommeil. Bien mérité après une matinée comme celle-ci !